Gérard Mestrallet, président exécutif de l'Agence française pour le développement d'AlUla (Afalula) depuis la création de la structure en 2018, a subitement quitté ses fonctions. Dans une note interne datée du 5 juillet, l'ex-patron d'Engie, âgé de 74 ans, a annoncé à ses collaborateurs qu'Aurélien Lechevallier, directeur général de la mondialisation, de la culture et du développement international au Quai d'Orsay, assurerait son intérim en attendant la nomination d'un successeur. Tout juste désigné représentant personnel d'Emmanuel Macron au Liban, Jean-Yves Le Drian, ex-ministre des affaires étrangères et bon connaisseur de l'Arabie saoudite, est fortement pressenti pour reprendre la fonction.
Prenant l'initiative de cette annonce interne, Gérard Mestrallet fait l'inventaire du "travail accompli", citant malicieusement le satisfecit du président de la République qui a précipité son départ. Il rend également hommage à ses partenaires saoudiens, qui finançaient l'activité d'Afalula à hauteur de 30 millions d'euros par an. L'ex-président exécutif mentionne aussi la signature de partenariats stratégiques avec de grands groupes industriels français : Setec, Assystem, Egis, Thales, Systra, RATP Dev, Dassault Systèmes, Schneider Electric, Accor, Bouygues… Selon lui, 250 contrats auraient été signés par 180 entreprises, ainsi que des institutions culturelles de référence, pour un total de 1,6 milliard d'euros grâce à cette agence qui ambitionnait de conjuguer diplomatie culturelle et économique en Arabie saoudite.
Du côté de ses tutelles, les ministères des affaires étrangères et celui des finances, l'évaluation du bilan de Gérard Mestrallet, au bénéfice des entreprises et des institutions culturelles françaises, fait l'objet d'une évaluation bien moins favorable. La coopération culturelle du Centre Pompidou, par exemple, est apparue d'une ampleur limitée : un montant de 2 millions d'euros a servi de base de négociation, à comparer aux dizaines de millions captés par les opérateurs anglo-saxons.